L’écosystème entrepreneurial autour d’Inria Startup Studio
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L’écosystème entrepreneurial autour d’Inria Startup Studio

Tout porteur de projet de startup, tout entrepreneur deeptech se demandera à un moment ou un autre quelles aides, quels soutiens il peut trouver pour développer son entreprise. L’écosystème français est aujourd’hui très dense et peut devenir un cauchemar labyrinthique. Nous allons donner ici quelques clés de compréhension.

Tout porteur de projet de startup, tout entrepreneur deeptech se demandera à un moment ou un autre quelles aides, quels soutiens il peut trouver pour développer son entreprise. L’écosystème français est aujourd’hui très dense et peut devenir un cauchemar labyrinthique. Sans avoir l’arrogance de le décrypter totalement, nous allons donner ici quelques clés de compréhension.

La typologie des soutiens aux startup

Un écosystème entrepreneurial peut être décomposé en plusieurs sous-ensembles et en voici quelques-uns [1]:

Les 6 piliers d'un écosystème entrepreneurial : conseils, financement, hébergement, services à la communauté, accélération, incubation, investissements

Vous trouverez au milieu de l’article un document pdf conséquent qui essaye de lister les services et aides que nous connaissons. Les écosystèmes sont changeants, très riches comme nous l’avons déjà mentionné alors le document sera forcément incomplet et même assez vite obsolète. Les grandes catégories restent et nous les avons définies comme :

  • Les conseils : cela regroupe les formations (y compris les Moocs ou cours en ligne) , le « coaching » plutôt travail de professionnels et le « mentoring » plutôt œuvre d’amateurs éclairés ou d’amis.
  • Les financements non dilutifs : il s’agit de subvention, de prix, de prêts remboursables qui ont le point commun de ne pas changer l’actionnariat de la startup. Même les aides remboursables peuvent ne pas être pénalisantes dans le sens où le remboursement est souvent optionnel. On n’oubliera pas ici le célèbre Crédit Impôt Recherche (CIR).
  • L’hébergement est souvent l’œuvre de structures dédiées telles que les incubateurs (publics ou privés), les pépinières d’entreprises, les parcs technologiques, mais aussi pour des durées limitées les accélérateurs, pépites, startup studio et même espaces de co-working. A titre d’exemple Agoranov et Station F sont sans doute deux des lieux les plus célèbres à Paris, et on ajoutera en oubliant beaucoup Euratechnologies à Lille, Belle de Mai à Marseille ou H7 à Lyon.
  • Les services communautaires : le terme est moins classique et regroupe ici toutes les aides au service d’un groupe. Evènements dédiés à la Find Your Cofounder ou plus génériques tels que Vivatech ou Big. BPIFRance est à l’origine de nombreux services comme par exemple Tandem ou Tango. Ce sont aussi les services d’information (actualités à la Maddyness ou Sifted) ou blogs spécialisés comme l’excellent  Opinions Libres d’Olivier Ezratty dont nous nous avons utilisé le magnifique Guide des startup (dont la dernière édition date malheureusement de la période Pre-Covid). A titre de simples exemples, pour Inria, nos pages LinkedIn, notre fête des startup, nos hackAtech entrent dans cette catégorie.
  • Les soutiens au développement : parfois à la frontière des lieux d’hébergement, des services communautaires et des œuvres de conseil, cette catégorie se limite toutefois à quelques outils spécifiques. On y classe ici les accélérateurs, programme de durée limitée et à géographie parfois variable comme l’illustre parfaitement l’iconique Ycombinator et en France DeepTech Founders ou Wilco entre autres.
  • Les investissements : l’argent est le nerf de la guerre, et en l’absence de clients, les injections de liquidité sont critiques. Les subventions ont leurs limites dans le temps ou en montants et la puissance publique n’a pas totalement vocation à se substituer aux investisseurs privés que sont les Business Angels (individus plus ou moins fortunés et parfois regroupés en clubs) et les Venture Capitalists (ou capital-risque, investisseurs institutionnels qui gèrent les fonds de tiers tels que fonds de pension, assurances, banques, grandes entreprises).  Contrairement à la catégorie précédente de financements non dilutifs, l’obtention de ces investissements a un impact fort sur la structure capitalistique de la startup et surtout sur la gestion des startup par les entrepreneurs.

Des exemples de soutien de l’écosystème entrepreneurial

Le document intégré à cet article décrit notre connaissance de l’écosystème français, classé selon ces 6 catégories (télécharger le pdf):

L'écosystème entrepreneurial autour d'Inria, un pdf de plus de 80 pages.

Olivier Ezratty l’a décliné par régions dans son Guide des Startup. Lui-même utilise cette catégorisation, nous le citons : L’écosystème des startups est aussi très actif en région. Avec la vague entrepreneuriale qui a démarré aux alentours de 2012 et notamment la dynamique impulsée par la labellisation French Tech des régions, l’écosystème entrepreneurial et startup de l’ensemble des régions s’est fortement développé. Il est généralement constitué des composantes suivantes :

  • Des établissements d’enseignement supérieur et notamment des écoles d’ingénieur et de commerce, avec leurs incubateurs et accélérateurs. Ils sont complétés par des initiatives privées.
  • Des laboratoires de recherche publique, type INRIA, CNRS, INSERM, INRA ou autres, dont les équipes travaillent souvent de concert avec les laboratoires des écoles d’ingénieur et les universités et CHU.
  • Les directions régionales de Bpifrance.
  • Des services d’aide aux entreprises des régions.
  • Des associations d’entrepreneurs.
  • Des associations de business angels, animées par des entrepreneurs locaux. C’est d’ailleurs l’un des critères d’éligibilité des métropoles French Tech : des entrepreneurs ayant réussi doivent aider les jeunes entrepreneurs à réussir à leur tour.
  • Des fonds d’amorçage, parfois financés par les régions. Sachant que les startups régionales ne doivent pas hésiter ensuite à démarcher les fonds nationaux dont le siège est souvent à Paris.
  • Des espaces de coworking.
  • Des accélérateurs de startups privés, éventuellement financés dans le cadre des 200 m€ de la French Tech.
  • Des pôles de compétitivité qui sont 71 en France, dont 7 spécialisés dans le numérique.
  • Des évènements liés au numérique et à l’entrepreneuriat qui reprennent des formules nationales, internationales (Startup Weekend) ou sont locales
  • De grandes entreprises ayant l’habitude de faire appel à des startups d’une manière ou d’une autre et ayant des antennes locales.

Notre pdf de presque 80 pages se termine par une extraction du guide d’Olivier Ezratty pour les régions dans lesquelles Inria est présent avec un centre de recherche (pour rappel : Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nancy, Paris, Rennes, Saclay et Sophia Antipolis). Olivier Ezratty y fournit une liste quasi-exhaustive de tous les mécanismes de soutien.   

Du savoir-faire, du capital et de la rébellion

Dans l’excellent The Rainforest de Victor W. Hwang and Greg Horowitt les auteurs expliquent parfaitement que l’innovation entrepreneuriale est chaotique et que la diversité et les connexions de ses acteurs, de l’incubation, de l’accompagnement, font sa richesse et son efficacité. La complexité de l’écosystème Inria fait donc sa force même si elle peut paraître compliquée à un premier venu. Mais s’il vous plaît rappelez-vous que tout cela concerne les personnes, pas les institutions. C’est tout le pari de notre programme que de croire dans les talents individuels et de contribuer à leur fournir les clés multiples indispensables à leur futur succès.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la force des écosystèmes, je vous encourage à lire deux articles assez provocateurs. Le premier est de Nicolas Colin (The Family) intitulé Qu’est-ce qu’un écosystème entrepreneurial ? L’auteur y donne les ingrédients essentiels du succès : le savoir-faire, le capital et la rébellion. Dans son essai How to be Silicon Valley, Paul Graham, le fondateur de YCombinator simplifie plus encore la liste des ingrédients du succès en les résumant à l’alliance des gens riches et des nerds. Nous vous laissons découvrir leurs arguments.


[1] Oui nous mélangeons le français et l’anglais dans nos articles, souvent parce que les termes sont employés de manière indifférenciée dans les deux langues. On parle de Business Angels et de lieux de co-working par exemple.

Date de publication : 25/10/2022

Tags : Ecosystème Incubateur Investissseur

Hervé Lebret

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